Et alii, et al.
Dans les références bibliographiques en français, peut-on utiliser l’expression latine et alii ou son abréviation et al. pour indiquer qu’il y a plusieurs auteurs ?
On rencontre parfois cette expression latine, en italique, abrégée ou non, qui signifie littéralement « et (les) autres » et qui est utilisée après le nom d’un coauteur pour indiquer qu’il y a d’autres coauteurs sans avoir à les nommer tous. Par exemple :
Roy, Paul, et al. Traité de biologie, Paris, Durand, 2009.
L’usage de ce latinisme est relativement récent en français, alors qu’il existe depuis longtemps en anglais, ceci expliquant cela : on peut y voir l’influence d’un usage anglais, analogue à ce que l’on observe pour les expressions e.g. et i.e. (voir le Point de langue qui leur est consacré). Tout comme pour celles-ci, Antidote n’encourage pas l’usage de ce récent emprunt, et ce, pour diverses raisons que voici.
- Les expressions et alii ou et al. demeurent obscures pour plusieurs lecteurs francophones.
- Elles sont pédantes par rapport aux nombreux équivalents français consacrés par l’usage :
et coll.
et collab.
et collaborateurs
et autres
sous la direction de (le cas échéant)
- Contrairement à ces équivalents, l’expression et alii n’est jamais employée en français oral.
- Comme ce sont des expressions latines, elles doivent être composées en italique ; or, elles précèdent habituellement des titres d’œuvres qui sont eux-mêmes en italique, ce qui ruine le contraste typographique entre deux éléments (auteurs et titre) qu’il est utile de distinguer nettement. Les équivalents français, qui se composent naturellement en caractère romain, ne présentent pas ce problème. Comparez :
Roy, Paul, et al. Traité de biologie, Paris, Durand, 2009.
Roy, Paul, et coll. Traité de biologie, Paris, Durand, 2009.
- Par rapport à et alii, l’utilité de son abréviation et al. est bien relative, puisqu’elle ne fait gagner qu’un seul signe.
- L’expression latine ou ses équivalents français ne devraient être employés qu’en dernier recours, car il est souhaitable, dans une bibliographie, de mentionner tous les coauteurs, à moins que leur liste soit très longue.
S’il est vrai que l’expression latine est désormais mentionnée dans quelques dictionnaires français, plusieurs ouvrages de référence et guides typographiques déconseillent son emploi et recommandent les équivalents français. Antidote fait aussi le choix du français.
Bien sûr, si l’on rédige une bibliographie normalisée pour un lectorat international multilingue, on peut décider de choisir l’anglais et ses abréviations usuelles.