Dictée Antidote du Cégep de Rosemont (2025)

Le 19 mars 2025, dans le cadre des célébrations du Mois de la Francophonie, une centaine d’élèves du Cégep de Rosemont ont participé à la Dictée Antidote intitulée L’éclat s’ébat là-bas, mettant ainsi à l’épreuve leur connaissance de la langue. Cette activité organisée par le Centre d’aide en français (CAF) valorise l’importance du français au collégial!
Saurez-vous relever ce défi linguistique? À vous de jouer :
- Préparez votre matériel pour écrire : prenez un papier et un crayon, ou ouvrez un document électronique.
- Lancez la lecture de la vidéo et écrivez la dictée.
- Dévoilez le Corrigé Antidote au bas de cette page pour vérifier votre texte.
Nous espérons que le corrigé détaillé préparé par nos linguistes vous permettra d’apprendre de vos erreurs. Pour obtenir plus d’explications, consultez les dictionnaires et les guides d’Antidote.
À propos de notre partenaire — Humain, accessible et inclusif, le Cégep de Rosemont se distingue par la richesse de ses expériences d’apprentissage et l’originalité de ses programmes d’études. Il offre à chaque élève l’accompagnement nécessaire dans la poursuite de ses objectifs universitaires ou professionnels.
Le Corrigé Antidote
L’éclat s’ébat là-bas
« Goute*-t-on mieux un coucher de soleil couché? » Telle était la question pour la rédaction finale. Le prof leur accordait trois semaines et neuf-cents* mots.
Sorties de nulle part, une kyrielle de questions existentielles s’installèrent alors dans l’esprit de Mio. En proie à l’insomnie, il consulta Léa, son amie aux yeux noisette, qu’il aimait en secret. Léa ne voyait qu’une issue : « Va voir ton prof à son bureau. » Ce qu’il fit, mais ce qui y fut dit, pas même Léa ne le sut. Mio resta coi. Tout au plus, un texto sibyllin, elle reçut :
« À bien des lieues
La cent-trente-deux*
Brille de ses feux
Allons-y
En temps et lieu »
Une semaine plus tard, dans l’auto de Mio, ils prirent ladite route.
À 20 h 30, ils se garèrent devant l’église de L’Islet-sur-Mer. Le fleuve était tout près; la marée, de morte-eau. Mio prit la main de Léa et la guida au rocher indiqué par le prof. Déjà le soleil, tels des peintres inventifs, transfigurait le paysage en agapes fraternelles versicolores entre ciel, terre et mer.
- Wow!, dit-elle.
- T’as encore rien vu.
- Toi non plus.
Puis, elle l’embrassa face au décor embrasé, dénouement inattendu d’un scénario pourtant minutieusement orchestré.
L’automne précédent, le même prof avait révélé au groupe de Léa le secret du rocher, lieu inégalé où savourer avec l’être aimé la palette du coloris orgiaque du soleil s’éclipsant derrière les montagnes. Couché ou non? Là n’était pas la question, comme quoi, parfois, au creux d’une dissertation se cache une promesse. Pour Léa et Mio, maintenant, plus question d’en débattre, mais bien de s’ébattre.
*Accepter aussi Goûte, neuf cents et cent trente-deux
Les explications
Goute-t-on ou Goûte-t-on : v. gouter ou goûter, 3e pers. du sing. au présent de l’indicatif, suivi du t euphonique et du pron. sujet on. Apprécier, aimer (quelque chose). La présence du t euphonique, encadré par des traits d’union, est obligatoire dans ce contexte pour éviter la rencontre de deux voyelles. Ce verbe s’écrit sans accent en orthographe rectifiée (gouter) et avec un accent circonflexe sur le u en orthographe traditionnelle (goûter) à tous les temps et tous les modes.
Sorties : part. passé de sortir au fém. plur. (accord : questions). Aller hors de (un lieu). L’accord du verbe s’installèrent un peu plus loin dans la phrase indique que questions, et non kyrielle, est bien le donneur d’accord du groupe nominal une kyrielle de questions existentielles, qui est le sujet de la phrase.
noisette : adj. D’une couleur brun roussâtre. Quand un nom commun est utilisé comme adjectif de couleur, celui-ci reste le plus souvent invariable, puisque le nom couleur est généralement sous-entendu.
Va : v. aller, 2e pers. du sing. au présent de l’impératif (sujet : tu sous-entendu). Se déplacer d’un lieu à l’autre. Les verbes en -er ne prennent pas de s à la deuxième personne du singulier à l’impératif.
sut : v. savoir, 3e pers. du sing. au passé simple de l’indicatif (sujet : Léa). Avoir (une information, une connaissance) présente à la mémoire, être au courant de. Au passé simple, sut ne prend pas d’accent circonflexe, contrairement à l’imparfait du subjonctif (qu’il ou elle sût).
lieues : n. f. lieue au plur. Ancienne unité de distance, dont la longueur varie entre 4 et 6 kilomètres. Ne pas confondre avec son homophone lieu (« portion déterminée de l’espace »).
morte-eau : n. f. Marée dont l’amplitude est faible à cause de l’opposition entre l’attraction du Soleil et celle de la Lune. Au pluriel, on écrit mortes-eaux.
tels : adj. tel au masc. plur (accord : peintres). Pareil, semblable. Utilisé dans des constructions elliptiques similaires à tels des peintres inventifs, tel s’accorde en genre et en nombre avec le nom qui le suit, puisque le verbe être est sous-entendu et que tel est en réalité l’attribut du nom peintres (des peintres inventifs sont tels).
révélé : part. passé de révéler au masc. sing. Faire connaitre ce qui était inconnu ou tenu secret. Ce participe passé employé avec l’auxiliaire avoir ne varie pas, puisque son complément direct (le secret du rocher…) est placé après.
coloris : n. m. Effet visuel qui résulte du choix et du mélange des couleurs employées dans un tableau. Ce nom s’écrit toujours avec un s final, au singulier comme au pluriel.
Remarque – Le Tu élidé dans T’as encore rien vu constitue une contraction familière. Ce pronom ne s’élide pas en français standard. Par ailleurs, la norme exige aussi la présence de l’adverbe de négation ne : Tu n’as encore rien vu. Une certaine liberté a été prise dans le dialogue de la dictée pour refléter le français oral.
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